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Senegal 2050: Making Senegal a development model for Africa in 25 years

Senegal 2050: Making Senegal a development model for Africa in 25 years
Category: Analysis
Date: November 12, 2024
Author: Admin

Après avoir dissout l’Assemblée nationale le 12 septembre 2024, le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a annoncé l’organisation d’élections législatives anticipées le 17 novembre 2024.

Plus de 40 listes seront en compétition pour les 165 sièges à pourvoir. Le président Faye, élu en mars 2024, au premier tour, avec un peu plus de 54 % des suffrages, a décidé de rebattre les cartes pour se donner une majorité parlementaire.

Car, la coalition de partis au pouvoir entre 2012 et mars 2024, Benno Bokk Yaakaar, dirigée par l’ancien président Macky Sall, détenait, jusqu’à la dissolution, une fragile majorité de 83 députés sur 165 à l’Assemblée nationale. La coalition de l’ancienne opposition, maintenant au pouvoir dirigée par Ousmane Sonko, l’actuel Premier ministre, comptait, quant à elle, 80 députés.

Pour se donner de réelles chances de remporter cette majorité aux prochaines législatives, le PASTEF (Parti des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité), l’actuel parti présidentiel vient de lancer un programme dénommé « SENEGAL 2050 », un document de politique nationale de développement. Basé sur un diagnostic sans complaisance de la situation du pays, ce programme traduit la volonté du gouvernement d’opérer un changement systémique afin de sortir le pays de sa léthargie économique pour emprunter une trajectoire de développement irréversible. Ce référentiel, lancé en octobre 2024, se présente comme « la réponse structurée à ces défis », selon de Président Bassirou Diomaye Diakhar Faye.

Ce programme stratégique ou agenda de transformation nationale, a pour ambition de « faire du Sénégal en 25 ans un pays souverain, juste et prospère ». Il se concentre sur quatre axes majeurs.

Quelles sont les différentes articulations de ce programme ?

Axe 1 : « Économie compétitive » : Développer des moteurs de croissance et des pôles compétitifs ; Mettre en place un cadre macro-économique durable ; Développer le financement domestique et les financements innovants ; Construire un cadre d’affaires attractif pour le secteur privé national et l’investissement étranger ; Bâtir un système de recherche et d’innovation dynamique et accélérer la révolution numérique de l’économie. L’objectif ultime de ce premier axe est de s’appuyer sur un secteur privé national fort, permettant de créer des emplois de qualité et de soutenir la croissance économique à long terme.

Axe 2 : « Capital humain de qualité et Equité sociale » : Asseoir un système d’éducation et de formation professionnelle et technique de qualité ; Mobiliser la diaspora autour de l’agenda national de transformation ; Mettre en place un système performant de santé et accessible à tous ; Construire un système de protection sociale inclusif et efficient ; Renforcer l’accès aux services sociaux de base ; Mettre en place une politique d’emploi efficace ; Promouvoir l’activité sportive et promouvoir la vitalité de la culture sénégalaise. Au cœur de tout ceci, l’Education, pierre angulaire du développement qui sera essentiel pour créer une société équitable, où chaque citoyen peut contribuer activement au développement du pays.

Axe 3 : « Aménagement et Développement durables » : Assurer un aménagement durable des territoires et une urbanisation organisée ; Promouvoir une gestion durable des écosystèmes naturels ; Conduire une transition énergétique juste et équitable ; Promouvoir des modes de production et de consommation durables ; Mettre en place des infrastructures de connectivité et promouvoir l’économie sociale et solidaire. Et cela se traduira entre autres par un développement territorial plus équilibré, autour de huit grands pôles-territoires.

Axe 4 : « Bonne gouvernance et Engagement africain » : Renforcer l’Etat de droit et la protection du citoyen ; Réformer les institutions nationales ; Réformer l’Administration publique centrale et décentralisée ; Renforcer le civisme, la citoyenneté et la démocratie participative ; Renforcer la sécurité nationale et impulser les réformes et projets nécessaires au renforcement de l’intégration africaine. Il va sans dire que sous cet axe, le Sénégal ambitionne de devenir un modèle de bonne gouvernance en Afrique, en luttant contre la corruption, en réformant ses institutions et en promouvant la transparence.

Selon le Premier ministre Ousmane Sonko, « la vision 2050 pour le Sénégal représente « la réalisation d’un long combat visant à mettre le pays sur des assises solides et durables ». Il est essentiel de mettre en œuvre l’expertise locale et de la diaspora, ainsi que le renforcement de la collaboration avec le secteur privé, afin d’atteindre les objectifs de cet ambitieux programme.

« Il ne s’agit pas seulement de mesures économiques dans cet agenda de transformation. Ce projet incarne également le désir du gouvernement de consolider la cohésion nationale, de diminuer les disparités et d’assurer à chaque individu une place dans le Sénégal ». Et selon les promoteurs de l’initiative, « c’est un projet collectif, qui va au-delà des divisions politiques, qui demande l’implication de chaque citoyen ou qu’il se trouve ». La souveraineté totale que vise le pays ne peut se réaliser qu’avec la disponibilité des ressources nécessaires pour assurer l’autonomie économique, énergétique, alimentaire, sociale et culturelle, entre autres.

L’Agenda 2050 est présenté comme une perspective pour un Sénégal qui aspire à jouer un rôle essentiel dans le monde de demain, à être un acteur primordial dans la sous-région et au-delà, et un modèle de développement pour l’Afrique. Le chemin peut être laborieux mais selon le gouvernement, c’est le seul moyen pour assurer la réussite à long terme.

Rappelons que le Sénégal est confronté à divers défis ayant entravé son développement économique, même si ses ressources naturelles sont abondantes. Depuis son indépendance, le pays fait face au cercle vicieux de la dépendance, du sous-développement, avec une industrie ayant très peu progressé, une balance commerciale extrêmement déficitaire, dépassant les 4000 milliards FCFA de déficit en 2023 ainsi qu’une augmentation de la dette publique. En plus de cela, il est prévu que la population augmente de près de 20 millions d’habitants au cours des 25 prochaines années. Le taux de chômage connait une croissance exponentielle dans ce pays dont 70% de la population est jeune. Les disparités sociales font que quatre Sénégalais sur dix vivent dans la pauvreté.

Le programme SENEGAL 2050 ambitionne de relever tous ces défis avec des solutions idoines pour une relance volontariste de l’économie sénégalaise, surtout après l’espoir suscité par les récentes découvertes de pétrole et de gaz le long des côtes sénégalaises.

Sources :

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