Plus
Сhoisissez

Augmentation des conflits dans le monde et des défis de développement

Augmentation des conflits dans le monde et des défis de développement
Catégorie: Analyse
Date : 26 septembre
Auteur : Administrateur

Ces deux dernières années, le nombre de conflits dans le monde a connu une augmentation constante. Plusieurs organisations internationales, comme le CICR, l'Institut norvégien de recherche sur la paix (PRIO) et certains analystes, ont déclaré que 2023 et 2024 avaient été particulièrement violentes. Jamais au cours des trois dernières décennies autant de conflits n'avaient été enregistrés. En 2023, le nombre de conflits armés était estimé à 59, contre 61 en 2024. Et l'on se demande si cette spirale se poursuivra en 2025, marquée par l'aggravation des guerres en Ukraine et en Palestine.

L’Afrique montre la voie.

L'Afrique, avec 28 conflits recensés en 2023, arrive en tête du classement. L'Asie suit avec 17 conflits, le Moyen-Orient avec 10, l'Europe avec 3 et les Amériques avec 2. Au total, 36 pays dans le monde ont été confrontés à des épisodes de conflit plus ou moins violents. Et selon Siri Aas Rustad, chercheuse au PRIO, « plus de la moitié des États touchés par la violence sont confrontés à au moins deux conflits ou plus ».

C'est également le cas en RDC, où, outre le M23 soutenu par le Rwanda, d'autres conflits opposent plusieurs autres groupes armés, notamment les Forces démocratiques alliées (ADF) et la Coopérative pour le développement du Congo (CODECO). Au total, plus de 120 groupes armés sont actifs dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

75 lauréats du prix Nobel mobilisés.

Les combats entre le M23 et les forces gouvernementales congolaises, qui ont entraîné d’immenses défis humanitaires, ont conduit le célèbre gynécologue congolais Denis Mukwege à mobiliser 75 lauréats du prix Nobel, qui ont cosigné une tribune publiée le 4 juin dans le journal français Le Monde, intitulée «La communauté internationale doit agir pour mettre fin aux souffrances du peuple congolais.” Ces chiffres dénoncent l’inaction face aux crimes qui continuent de ravager l’est de la République démocratique du Congo.

Groupes djihadistes d'Afrique de l'Ouest.

À l'ouest du continent, les atrocités commises par les groupes djihadistes contre les populations locales du Sahel se poursuivent et s'intensifient même par endroits, avec la même barbarie. Et là aussi, la communauté internationale devrait faire davantage. Comme l'ont déclaré les 75 lauréats du Prix Noël dans leur article : « Les problèmes créés par l’homme nécessitent des solutions créées par l’homme. »

Plus de 65 ans après les indépendances africaines, on ne devrait plus voir un nombre aussi important de conflits sur le sol africain ; l’accent devrait être mis sur le bien-être des populations et l’amélioration de leurs conditions de vie.

Au Sahel central, comme en RDC, et ailleurs dans le monde, la plupart des conflits impliquent très souvent des acteurs non étatiques, tels que des groupes armés, des milices politiques, des bandes criminelles ou des groupes terroristes locaux ou internationaux. Au Sahel, des groupes armés d'obédience djihadiste tentent de prendre le contrôle de territoires et de légiférer selon leurs dogmes.

Les conséquences du conflit.

Partout dans le monde, les conséquences des conflits sont dévastatrices pour les populations. Que ce soit à Gaza, en Ukraine, en RDC, dans les pays du Sahel central, au Soudan ou ailleurs, les conflits armés constituent un véritable obstacle au développement.

Des infrastructures essentielles sont détruites, privant les populations de soins de santé, d’éducation, d’accès à l’eau et à la nourriture, comme nous le constatons aujourd’hui au Soudan, où le conflit fait rage depuis plus de deux ans.

Soudan, la pire crise humanitaire.

Cette guerre au Soudan engendre une grave crise humanitaire, avec des millions de déplacés, des dizaines de milliers de morts et un risque élevé de famine et de génocide. Pire encore, l'économie est paralysée, l'agriculture détruite, et tout cela est aggravé par la dévaluation de la monnaie locale.

Selon le Programme alimentaire mondial, les prix des denrées alimentaires au Soudan en 2024 étaient 73 % plus élevés que l’année précédente et 350 % supérieurs aux moyennes des cinq dernières années.

Les conséquences persistantes des conflits, notamment au Soudan, entraînent le déplacement de familles, la séparation de leurs membres et une grande vulnérabilité des communautés, notamment des enfants, des femmes et des personnes âgées. Inévitablement, des violations des droits humains s'ensuivent.

La culture de la paix.

Ainsi, lors de l’ouverture de la 80e Assemblée générale des Nations Unies à New York en septembre dernier, le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré que : «Les droits de l'homme ne sont pas un ornement de la paix, ils en sont le fondement. Les droits de l'homme – sociaux, économiques, politiques, civils et culturels – sont universels, indivisibles et interdépendants. Choisir les droits, c'est plus que des mots. C'est choisir la justice plutôt que le silence.Il est donc inacceptable qu’il y ait tant de souffrances et de violences dues aux guerres dans le monde aujourd’hui ; la culture de la paix doit prévaloir.

Droit international humanitaire.

Et la plupart du temps, au-delà des droits humains, le droit international humanitaire est bafoué. Les civils, souvent davantage victimes des conflits armés que les militaires, ne bénéficient d'aucune protection. Les règles du droit international humanitaire doivent être prises au sérieux, comme l'exigent les Protocoles de Genève sur les conflits armés. Dans les conflits modernes que nous traversons, certains États belligérants tirent des centaines de drones et de missiles d'attaque contre un pays, sans distinction de cibles militaires ou civiles. Cela constitue des crimes de guerre.

Les mécanismes multilatéraux de résolution des conflits doivent être renforcés et imposés dans les efforts de paix. L'arsenal de textes, de règles et de réglementations doit servir à étouffer toute velléité de conflit, qui compromet la prospérité et le développement des États, et donc le bien-être des populations. Cela doit être l'un des défis du XXIe siècle, un siècle qui doit s'orienter vers la mise en œuvre du savoir-faire technologique au service du bien-être des populations.

Références: CICR – PRIO, Institut de recherche sur la paix, Oslo – Nations Unies – Radio Okapi – PAM –

Publié dans Analyse
Précédent
Tous les messages
Suivant